Passeurs

Comme l’observe si bien Carole Ann Melmoux, l’art est fait de liens, et chaque atelier entretient ces liens. Au cours des ans, j’ai travaillé sous le regard critique et bienveillant de plusieurs passeurs passionnés et discrets auxquels je voudrais rendre hommage.

D’abord, Lucienne Vigor, la professeure du lycée qui nous enseignait l’art depuis la préhistoire jusqu’aux expositions de Beaubourg (qui venait d’être édifié à Paris). Son enseignement n’avait rien de scolaire, elle fumait des gitanes en cours, et nous ne prenions pas de notes. Lorsqu’elle nous entendait échanger sur la politique, elle intervenait vigoureusement dans la discussion. Elle nous a emmené voir d’innombrables expositions, sans aucun guide. Nous nous retrouvions à la cafétéria pour échanger nos impressions. Nous sommes même allées suivre des conférences de René Huyghe, dont elle contestait les propos lorsqu’il qui jugeait les sculptures de Hans Arp “dégoulinantes”.

 

Lucienne

Lucienne Vigor
Lucienne Vigor Lucienne Vigor en 1979

C’est Lucienne Vigor qui m’a présentée à José Ostria,  peintre bolivien et restaurateur de fresques. J’ai d’abord travaillé la restauration avec lui  afin de préparer le concours de l’IFROA, (anciennement Institut de restauration d’oeuvres d’art), puis j’ai suivi des cours de peinture jusqu’en 1995 environ. Ces années d’apprentissage (de 1988 à 1995) m’ont formées, sur le plan technique, certes, mais aussi sur le plan humain. Originaire de Sucre, en Bolivie, où il avait fait ses études, José Ostria était modeste et curieux, sensible à la vulnérabilité d’autrui. Il ne heurtait jamais ses élèves. Détaché des écoles et des tendances académiques, tout en ayant des connaissances très étendues et une remarquable ouverture d’esprit, il travaillait aussi comme restaurateur. C’était un homme libre.

 

José

José Ostria dans son atelier en 1987.

José1988

Après une période plus littéraire consacrée à l’écriture d’une thèse, à l’enseignement et à l’éducation de mes enfants, j’ai repris les cours et le travail en atelier en 2015, avec Carole Ann Melmoux, Comme mes précédents maîtres, Carole est quelqu’un de libre qui suit son instinct et sait transmettre son savoir tout en respectant la sensibilité de chacun, élèves et modèles. Travailler avec Carole est un échange constructif et permanent.

Carole

Carole Ann Melmoux devant sa toile Danser (huile sur toile, 70 x 110) , lors du vernissage de l’exposition “En liberté 14 regard de femmes” 25 rue de Seine, le 10 mars 2016.

 

 

Une nouvelle aventure picturale commence.

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